Contrairement aux implants monofocaux qui concentrent les rayons lumineux en un seul point, la conception des implants multifocaux fait qu’ils créent plusieurs zones de focalisation. C’est ensuite le cerveau qui sélectionne l’image la plus nette et fait abstraction des autres, en fonction de la distance d’observation. Si ces lentilles offrent une importante autonomie visuelle, elles peuvent néanmoins entraîner des phénomènes indésirables et nécessitent une période d’adaptation neurologique.
Implants multifocaux et indépendance vis-à-vis des verres correcteurs
Avant d’évoquer les quelques désavantages des implants multifocaux, il convient de souligner leur principal intérêt par rapport aux lentilles monofocales. En effet, ils fournissent une indépendance plus importante vis-à-vis des verres correcteurs car ils assurent une bonne acuité visuelle à différentes distances, proche et lointaine (implants « bifocaux »), et parfois intermédiaire (implants « trifocaux »).
Faible luminosité et implants multifocaux
D’une certaine manière, on peut dire des implants multifocaux qu’ils « séparent » la lumière. Ainsi, dans le cas d’un implant bifocal, une partie de celle-ci est utilisée pour voir de près et l’autre pour voir de loin. C’est ce qui explique la moins bonne qualité de vision en cas de faible lumière et le fait que, dans ce contexte, certains détails puissent être moins bien perçus que par les porteurs d’implants monofocaux. Toujours dans des circonstances de faible luminosité, les éblouissements et la perception de halos lumineux sont des phénomènes fréquemment rapportés, en particulier au cours de la conduite de nuit.
La nécessité d’une phase de neuro-adaptation
Puisque le principe des implants monofocaux est de permettre la formation de non pas un mais plusieurs foyers optiques, cela signifie que différentes images se forment simultanément sur la rétine. Et, de là, elles sont toutes automatiquement transmises via le nerf optique au cerveau.
Après mise en place de lentilles multifocales, il va donc devoir apprendre à faire le tri, en fonction du contexte et des besoins d’observation proche ou lointaine, afin de ne prendre en compte que les informations visuelles d’intérêt à un instant donné. La durée de cette inévitable phase de « neuro-adaptation » varie de quelques jours à quelques semaines (voire quelques mois) selon les patients.
Implants multifocaux et porte-monnaie
La chirurgie de la cataracte est prise en charge par l’Assurance Maladie. Au moins partiellement (hors dépassements d’honoraires) et en sachant que cet organisme ne rembourse que les implants monofocaux. Bref, pour être plus clair : la pose d’implants multifocaux peut impliquer un reste à charge pour le patient.
Cependant, d’après un rapport du Sénat publié en 2024, plus de 96 % des Français âgés de 15 ans et plus sont couverts par une complémentaire santé. Et, même si ce n’est pas systématique, bon nombre de ces couvertures complémentaires incluent des forfaits optiques dont certains permettent un remboursement partiel des lentilles multifocales. Ainsi, au moment de penser au financement du traitement, il est vivement conseillé au patient de se mettre en rapport avec sa mutuelle afin de chiffrer exactement ce qui lui restera à payer de sa poche.
0 commentaires