Ce sont principalement des implants acryliques hydrophiles ou hydrophobes qui sont aujourd’hui utilisés pour remplacer le cristallin au cours d’une chirurgie de la cataracte. Les lentilles en silicone ou en PMMA sont aujourd’hui plus rares.
Les caractéristiques indispensables d’un implant cristallinien
La formulation chimique des matériaux qui constituent les lentilles artificielles mises en place en remplacement du cristallin varie d’un fabricant à un autre. Dans tous les cas, elle fait l’objet de tests d’innocuité extrêmement poussés avant que les implants ne soient disponibles sur le marché.
Quel que soit le matériau utilisé pour sa fabrication, un implant introduit pour palier l’opacification du cristallin doit évidemment être transparent, afin de permettre le rétablissement d’un trajet normal de la lumière vers la rétine.
Par ailleurs, il doit bien entendu être biocompatible, c’est-à-dire ne pas provoquer d’inflammation ou de phénomène de rejet par l’organisme receveur. Enfin, la stabilité dans le temps est aussi une qualité essentielle et les implants utilisés aujourd’hui peuvent généralement être gardés à vie, sauf circonstances exceptionnelles.
Implants cataracte : les différentes matières
Du point de vue de la composition chimique, il est pertinent de considérer quatre grandes catégories d’implants intraoculaires.
Les implants acryliques hydrophiles
Souvent utilisé pour une correction optique multi-distances (implants multi-focaux) ou pour prendre en charge l’astigmatisme (implants toriques), l’acrylique hydrophile présente l’avantage de lentilles souples, donc faciles à mettre en place. C’est un matériau à forte teneur en eau (18 à 38%), d’où son nom.
Certaines études lui attribuent un risque d’Opacification Capsulaire Postérieure (OCP, ou « cataracte secondaire ») plus important que pour d’autres matériaux. Ainsi, un avis de la Haute Autorité de Santé de 2020, plus précisément de la Commission Nationale d’Evaluation des Dispositifs Médicaux, souligne un taux de recours plus important au laser YAG pour soigner des OCP chez les patients équipés d’implants acryliques hydrophiles.
Les implants acryliques hydrophobes
La teneur en eau de ces lentilles-là est extrêmement faible, inférieure à 1%. Le risque de voir se développer une cataracte secondaire semble moins important qu’avec les implants acryliques hydrophiles. Les lentilles acryliques hydrophobes sont souvent utilisées pour une correction optique monofocale, c’est-à-dire à une seule distance d’observation.
Les implants en silicone
Ils tendent à être moins utilisés aujourd’hui. De nature très souples, donc faciles à mettre en place, leur teneur en eau est quasiment nulle. Il semble que le risque d’apparition d’une OCP soit statistiquement faible chez les patients qui en sont équipés, ce qui présente un intérêt d’autant plus grand que certaines études mettent en avant leur interaction négative avec le laser YAG pour la prise en charge de la cataracte secondaire.
Les implants en PMMA
Dans les pays les plus développés, le PMMA (poly méthacrylate de méthyle) fait plutôt partie du passé. Il est aujourd’hui néanmoins encore souvent utilisé en chirurgie humanitaire, notamment en cas d’absence de matériel d’injection de l’implant. Son inconvénient majeur est qu’il s’agit d’un matériau rigide qui nécessite donc une incision cornéenne de taille relativement importante pour pouvoir introduire la lentille artificielle.
Bonjour,
J’ai été opéré (iridotomie ) en 2012 suite a une crise aigu de glaucome a angles fermes (oG), cette opération a tres bien fonctionnée, aujourd’hui on me dit que j’ai une cataracte OG grade 4 et qu’il faut opéré rapidement.
Lors de la consultation du 6 mai, l’opthalmologue me met une goutte dans l’oeil qui me provoque une crise aigue. Il me dit d’aller de suite a la pharmacie pour mettre des gouttes (Bimatoprost/timolol..) et un comprimé de Diamox. Au bout de 2 hrs tension au dessus de 50, il hésite a attendre la nuit et réévaluer le lendemain matin, je demande a etre envoyée aux ugences ou une perf de diamox n’aura aucun effet , vers 2 hrs du matin du Manitol me permettre d’etre soulagee vers 5 h d matin. Prise de tension seulement a 10h 30.
J’ai perdu confiance dans cet ophtalmo et je ne veux pas etre operé par lui. Il est vexé , dit qu’il n’a pas fait de faute, et puisque c’est comme ça ne veut plus me voir ni me confier a un confrere.
Faut t’il reprendre un suivi tension rapproché ?
Merci si vous accepter de me donner une réponse pour m’éclairer, je suis perdue devant sa réaction.
Bonjour,
Merci pour votre message.
Vous avez été traité en 2012 pour un glaucome aigu par fermeture de l’angle à l’œil gauche, avec une iridotomie périphérique au laser. Ce geste est généralement efficace pour prévenir les récidives, mais avec le temps, une cataracte évoluée (grade 4) peut épaissir le cristallin et rétrécir à nouveau l’angle irido-cornéen, exposant à une nouvelle crise.
L’épisode récent d’élévation brutale de la pression intraoculaire évoque une fermeture aiguë de l’angle déclenchée par la dilatation pupillaire ou une congestion de l’humeur aqueuse. Cela reste possible même après iridotomie si le cristallin devient trop volumineux.
Dans ce contexte, la chirurgie de la cataracte a un rôle essentiel :
✔️ Elle améliore la vision en retirant le cristallin opacifié.
✔️ Surtout, elle supprime le mécanisme de fermeture de l’angle, en remplaçant le cristallin par un implant beaucoup plus fin, ce qui permet de rouvrir l’angle de manière durable et de prévenir les futures crises de glaucome aigu.
Après un tel épisode, un suivi ophtalmologique rapproché est conseillé pour :
surveiller l’évolution de la pression intraoculaire,
évaluer la structure de l’angle et du nerf optique,
adapter les traitements éventuels dans l’attente de la chirurgie.
Bien cordialement,
Dr RAMBAUD