Dans l’immense majorité des cas, la réponse à la question figurée plus haut est négative : une fois traitée, la cataracte secondaire ne se reproduit plus, sauf cas exceptionnels. Ces récidives rarissimes seraient notamment favorisées par certains matériaux constitutifs des implants et les patients jeunes ou de sexe féminin semblent statistiquement plus fréquemment atteints.
Récidive de la cataracte secondaire : quelques chiffres
La récidive de la cataracte secondaire est un phénomène rare et les études épidémiologiques sur le sujet le sont tout autant. L’une des plus récentes est disponible sur le site de la National Library of Medicine. Parue en 2024, elle fournit des statistiques qui soulignent la rareté du phénomène de récidive de l’Opacification Capsulaire Postérieure ou « OCP »
En premier lieu, les auteurs confirment que la survenue d’une première OCP est une situation fréquente. D’après eux, les taux d’occurrence de l’OCP après chirurgie de la cataracte à respectivement 6 mois, 1, 3, 5 et 9 ans, sont de 2%, 4%, 18%, 31% et 43%.
A l’inverse, d’après cette étude, la cataracte secondaire ne se reproduit que chez 0,3 à 0,7 % des patients adultes qui ont déjà été traités une fois au laser YAG pour prendre en charge une OCP.
Comment expliquer les récidives ?
L’OCP primaire correspond à l’invasion par des cellules épithéliales de la face postérieure du sac cristallin qui contient l’implant mis en place au cours de la chirurgie de la cataracte. Pour y remédier et restaurer un trajet normal des rayons lumineux au sein du globe oculaire, le principe est de découper la face arrière du sac cristallin au laser YAG. A priori, la cataracte secondaire ne peut ensuite plus se reproduire.
Pourtant, comme évoqué plus haut, un pourcentage minime des patients traités sont de nouveaux atteints par ce phénomène. Et, les facteurs de risques de récidive restent encore mal identifiés, même s’ils semblent inclure l’existence de certaines pathologies comme le diabète et le passé chirurgical du sujet, en particulier s’il a précédemment été opéré par vitrectomie.
Le matériau constitutif de l’implant semble aussi être un point clé. Il semblerait notamment que ce soit ceux au contenu élevé en eau qui fournissent le terrain le plus propice à une récidive de l’OCP. Sur ce point, les auteurs de l’étude évoquée plus haut mentionnent entre autres les lentilles artificielles en « hydrogel », un matériau acrylique hydrophile contenant 38 % d’eau.
L’âge du patient semble également jouer un rôle dans le phénomène de récidive. Ainsi, les sujets de moins de 50 ans, initialement traités pour une cataracte précoce puis une OCP, seraient plus susceptibles d’être atteints de récidive de cette dernière.
Enfin, le sexe féminin, facteur de risque connu pour l’OCP primaire, favoriserait également la récidive, bien que cette hypothèse mérite certainement d’être confirmée sur des cohortes de patients plus importantes et donc plus significatives d’un point de vue statistique.
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