D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, la cataracte non traitée est la cause d’environ 50% des cas de cécité dans le monde. Le traitement de cette affection est uniquement chirurgical et le taux d’occurrence des complications n’excède pas 1,5%. Ce chiffre inclut une majorité de problèmes bénins, même s’il est vrai que certains, rarissimes, peuvent entraîner une perte de la vision. Pourtant, s’il est du devoir du praticien de porter ces complications graves à la connaissance des patients, la balance risques / bénéfices du traitement est néanmoins toujours très largement favorable.
Développement infectieux
Le risque d’un développement infectieux postopératoire est rare (0,1 à 0,3% des patients) mais redouté, puisqu’il peut mettre en jeu le pronostic visuel. Ainsi, certaines études montrent que la survenue d’une endophtalmie aboutit à une baisse d’acuité visuelle à 9 mois dans 47 % des cas.
Cette complication grave doit donc être traitée en urgence, par des injections d’antibiotiques intra-oculaires, parfois complétées par un traitement intraveineux.
Œdème maculaire Irvine Gass
Le syndrome d’Irvine Gass est généralement considéré comme la première cause de diminution de l’acuité visuelle après une intervention chirurgicale sur l’œil. Il correspond à la formation d’un œdème au niveau de la macula, zone centrale de la rétine.
Cette complication peut potentiellement se déclencher dans les 3 mois qui suivent le traitement de la cataracte. Elle se traduit principalement par une baisse assez brutale de l’acuité visuelle. Dans la plus grande partie des cas, la prise d’anti-inflammatoires permet une prise en charge efficace de cet œdème maculaire. Il est cependant parfois persistant chez certains patients et récidive alors de manière chronique.
Décompensation de la cornée
La phaco-émulsification est aujourd’hui la technique opératoire la plus commune avant extraction du cristallin. Pratiquement, après ouverture de la face avant de la capsule qui contient cette lentille naturelle, elle est fragmentée en utilisant une minuscule sonde à ultrasons. Cela permet de réduire la taille des incisions nécessaires puisque ce sont des débris cristalliniens qui sont extraits et non pas le cristallin intègre.
De façon rarissime, ce geste peut endommager l’endothélium, couche cornéenne la plus profonde, et entraîner la formation d’un œdème susceptible de rendre nécessaire une greffe de cornée dans les cas les plus graves.
Décollement et déchirure de la rétine
Aussi maîtrisé que soit le traitement chirurgical de la cataracte, il semble que, même des années plus tard, il augmente le risque de décollement ou de déchirure de la rétine. Ces complications ne sont néanmoins rapportées que chez moins de 1% des patients opérés. Elles doivent quoi qu’il en soit être traitées le plus rapidement possible.
Généralement, un traitement au laser suffit pour prendre en charge déchirure rétinienne, alors qu’un decollement de rétine implique une intervention chirurgicale.
0 commentaires