Cataracte : les étapes de la chirurgie
En savoir plus sur la cataracte
Anatomie de l’oeil
La cataracte
Troubles de la vision associés
Bilan préopératoire pour se préparer à une chirurgie de la cataracte
La chirurgie de la cataracte consiste à extraire le cristallin devenu opaque et à le remplacer par une lentille artificielle adaptée aux besoins de correction du patient. Il s’agit d’une opération extrêmement fréquente dont le succès repose notamment sur les conclusions du bilan préopératoire.
En premier lieu, celui-ci permet au praticien de se renseigner sur les antécédents médicaux du patient : diabète éventuel, traitements médicaux en cours ou passés etc. Par ailleurs, différentes analyses doivent être réalisées. Elles incluent notamment la recherche et la localisation des zones d’opacité du cristallin. En effet, selon les cas, celles-ci peuvent être situées au niveau de la capsule qui entoure le cristallin, sur son noyau ou le cortex. Cet examen se fait à la lampe à fente.
Il est complété par la recherche de pathologies éventuelles : déchirure de la rétine, glaucome ou dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
D’autre part, des tests biométriques permettent de déterminer exactement les caractéristiques de l’implant (monofocal, multifocal…) et le degré de correction qu’il devra apporter pour prendre en charge un éventuel défaut de vision préexistant.
Enfin, au cours du parcours préopératoire, le patient peut recueillir tous les renseignements et les détails à connaître au sujet de l’intervention. Il se voit par ailleurs remettre un devis personnalisé et les ordonnances nécessaires aux traitements pré et post opératoires. Les dates des interventions (1 par œil, espacées d’au moins 1 semaine) sont fixées en fonction de ses disponibilités : la chirurgie de la cataracte ne revêt que très rarement un caractère d’urgence.
Avant l’intervention, le patient doit aussi rencontrer l’anesthésiste. C’est au cours de cette consultation qu’est déterminé le mode d’anesthésie le plus adapté à chaque cas. La plupart du temps, de simples gouttes oculaires anesthésiantes permettent d’assurer un effet purement local, qui pourra être complété à la demande du patient par des traitements relaxant et anxiolytique à effet immédiat, administrés par l’anesthésiste.
Néanmoins, parfois, une anesthésie péri-bulbaire doit être effectuée, par injection sous la conjonctive ou autour et derrière l’œil. Il est extrêmement rare de devoir procéder à une anesthésie générale. Cette procédure est réservée aux cas où les gestes opératoires à pratiquer sont plus complexes que la moyenne ou bien dans les cas de patients peu coopérants, comme les enfants touchés par une forme précoce de cataracte.
Le jour de l’intervention : déroulement de l’opération de la cataracte
Il est nécessaire de stopper le port de lentilles au moins 2 jours avant l’opération.
Le traitement préopératoire doit par ailleurs être suivi à la lettre. Il consiste classiquement en des collyres antibiotiques et anti-inflammatoires.
Le jour J, le patient doit se présenter à jeun depuis au moins 6 heures.
En règle générale, l’intervention est rapide, n’excédant jamais une trentaine de minutes. Elle se déroule en mode ambulatoire, avec un retour au domicile dans la journée.
Environ 1 heure avant, un membre de l’équipe médicale instille dans l’œil des gouttes dont le rôle est de dilater la pupille du patient.
Ensuite, une fois l’œil anesthésié selon les modalités décidées au cours du parcours préopératoire, le praticien procède aux incisions nécessaires. Elles sont de taille minuscule (1 à 2 millimètres) car le cristallin n’est pas extrait intègre. En effet, grâce à une minuscule sonde à ultrasons, il est désagrégé et les dimensions des fragments à retirer ensuite sont extrêmement réduites. Cette étape est appelée « phaco-émulsification ». Elle a révolutionné le traitement chirurgical de la cataracte à la fin des années 60. Pour la pratiquer, le chirurgien doit procéder à l’ablation de la face antérieure de la capsule qui contient le cristallin. Le reste de cette structure est laissé en place et le praticien y introduit ensuite l’implant.
Aucune suture n’est nécessaire et le pansement oculaire est réalisé dans des conditions de stérilité strictes.
Les suites de l’intervention : après l’opération de la cataracte
Il est indispensable que le patient soit raccompagné chez lui par un proche, en évitant d’utiliser les transports en commun.
Le pansement peut être retiré dès le lendemain de l’opération. Néanmoins, la protection mécanique de l’œil les 7 premières nuits doit être assurée par une coque protectrice.
Le port de verres protecteurs est conseillé pendant la journée et le patient doit impérativement éviter de se toucher l’œil.
Le traitement chirurgical de la cataracte donne lieu à un arrêt de travail. Il est classiquement de 3 jours, cette durée pouvant parfois être étendue, en particulier dans les cas d’activités professionnelles impliquant des efforts physiques importants ou ayant lieu dans un environnement à risque.
Pendant 1 mois, le patient doit respecter le traitement post-opératoire et instiller les gouttes anti-inflammatoires et antibiotiques prescrits.
Les visites de contrôle démarrent quelques jours après l’opération. Le lendemain de l’intervention l’œil est encore sensible et le patient peut avoir la sensation d’y avoir un corps étranger. Il est tout à fait normal que la vision soit trouble et que des éblouissements soient ressentis les premiers jours : l’amélioration se fait ensuite de manière progressive.
En général, la phase de convalescence inclut l’arrêt des activités physiques pendant 1 mois. Les environnements sales et poussiéreux sont à éviter et le patient doit absolument éviter d’introduire de l’eau dans l’œil opéré.
Dans l’immense majorité des cas, le traitement chirurgical de la cataracte donne de remarquables résultats. Il s’agit de l’intervention chirurgicale la plus fréquente à travers le monde et ses complications sont rarissimes, avec un taux d’occurrence de l’ordre de 1,5%, qu’elles soient graves ou bénignes.
Cette intervention redonne au patient un excellent confort visuel même si, parfois, le port de verres protecteurs reste nécessaire dans certaines circonstances.
Prendre rendez-vous avec le Dr Rambaud
Poser une question au Docteur Rambaud
Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie de la cataracte.
0 commentaires