Cataracte : risques de la chirurgie
La cataracte, perte de transparence du cristallin sous l’effet du vieillissement, ne peut être traitée que chirurgicalement. Il s’agit de l’opération la plus réalisée chaque année à travers le monde. Néanmoins, bien que cette intervention soit sûre et efficace, elle implique des risques théoriques, aussi minimes soient-ils.
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La chirurgie de la cataracte présente-t-elle des risques ?
L’œil a normalement la propriété de laisser passer les rayons lumineux, afin qu’ils se focalisent en fin de trajet à la surface de la rétine. C’est ensuite là que l’image se forme avant transmission au cerveau sous forme d’un signal nerveux. Cela est possible car les différentes structures traversées sont transparentes, notamment les deux lentilles naturelles que sont la cornée et le cristallin.
Mais, la plupart du temps sous l’effet de l’âge, des changements de composition chimique du cristallin aboutissent à l’apparition de zones d’opacité qui viennent perturber le passage de la lumière. Il s’agit de la cataracte, qui commence à être ressentie chez la majorité des individus aux alentours de 65 ans.
Les sujets concernés ont alors la sensation de regarder au travers d’un voile laiteux, ils distinguent moins bien les couleurs et les contrastes. Affection évolutive, la cataracte progresse peu à peu, pour, au final, devenir trop handicapante au quotidien. Non traitée, elle est responsable d’environ 50% des cas de cécité à travers le monde.
Son seul mode de prise en charge est chirurgical. Le principe est d’extraire le cristallin devenu opaque, pour le remplacer par un implant artificiel transparent, qui permet de plus de corriger d’éventuels défauts de vision préexistants (myopie, hypermétropie, astigmatisme). La chirurgie de la cataracte est extrêmement répandue, avec notamment plus de 500 000 patients français opérés chaque année. Il s’agit d’un acte maîtrisé, extrêmement efficace et sûr dans l’immense majorité des cas.
Cependant, comme pour toute intervention chirurgicale, des risques existent. Les complications sont cependant rarissimes, leur taux d’occurrence n’excédant pas 1,5%, qu’elles soient graves ou bénignes. Certains patients y sont statistiquement plus exposés que les autres, en particulier les diabétiques, les sujets immunodéprimés ou ceux déjà touchés par certaines affections oculaires.
Chirurgie de la cataracte : quelles sont les complications possibles ?
Les complications possibles du traitement chirurgical de la cataracte peuvent être peropératoires, survenant pendant l’intervention, ou post-opératoires, précoces ou se déclarant parfois des années plus tard. Le suivi médical mis en place après l’opération permet de surveiller leur apparition éventuelle. Il importe néanmoins que le patient soit informé des symptômes à surveiller afin, si nécessaire, de contacter au plus vite un spécialiste. En particulier, l’apparition de « corps flottants » dans le champ visuel, une baisse soudaine de la vision, des rougeurs persistantes ou une hyper photosensibilité font partie des signaux d’alerte à ne pas négliger.
Les complications peropératoires de la chirurgie de la cataracte
Le mode d’anesthésie peut parfois représenter un facteur de risque. La plupart du temps, ça n’est pas le cas, car l’anesthésie locale est légère, simplement réalisée par instillation de gouttes spécifiques. Mais, parfois, il est nécessaire de réaliser des injections autour et derrière l’œil. Cette anesthésie péri-bulbaire induit alors un risque infime de formation d’un hématome orbitaire. Les conséquences peuvent en être potentiellement graves, liées à la compression de l’artère centrale de la rétine et/ou du nerf optique.
L’hémorragie choroïdienne expulsive constitue une autre complication extrêmement sérieuse. Sous l’effet des variations de pression interne qu’elle engendre, les tissus intra-oculaires ont tendance à être repoussés vers l’extérieur, ce qui peut mener à la perte de l’œil.
Enfin, la rupture de la partie postérieure de la capsule qui contient initialement le cristallin est aussi en théorie possible au cours de l’intervention. Fréquemment, le chirurgien peut immédiatement réparer les lésions et poursuivre afin de mettre en place l’implant. Il peut néanmoins arriver qu’il ait à ajourner l’opération et qu’une intervention secondaire soit réalisée plus tard.
Les complications post-opératoires de la chirurgie de la cataracte
Œdème maculaire Irvine Gass
Cette complication correspond à la formation d’un œdème au niveau de la zone centrale de la rétine appelée « macula ». Lorsqu’elle se produit, cela se fait dans les 3 mois qui suivent l’intervention. Le symptôme principal est une baisse assez soudaine de l’acuité visuelle. Dans la plus grande majorité des cas, des anti-inflammatoires permettent une prise en charge efficace de l’œdème maculaire. Parfois, il est à l’inverse persistant et peut récidiver de manière chronique.
Décompensation de la cornée
La cornée est formée de 3 couches, dont l’endothélium, la plus profonde et la plus proche du cristallin. Or, aujourd’hui, la phaco-émulsification est la technique opératoire la plus répandue pour extraire ce dernier. Elle consiste, après ouverture de la face avant de la capsule qui le contient, à le désagréger en utilisant une minuscule sonde qui vibre à une fréquence ultrasonique. Cela permet de n’avoir à extraire que des débris cristalliniens de petite taille plutôt que le cristallin intègre et réduit donc considérablement la taille des incisions nécessaires. Dans de très rares cas, cette étape de phaco-émulsification peut endommager l’endothélium cornéen. Cela peut parfois aboutir à la formation d’un œdème qui rend nécessaire une greffe de cornée dans les cas les plus graves.
Endophtalmie
Chez 0,1 à 0,3% des patients, une endophtalmie (infection oculaire) se déclare dans la semaine qui suit l’intervention, et ce malgré toutes les précautions prises. Il s’agit d’une complication particulièrement grave, à traiter en urgence par des injections intra-oculaires d’antibiotiques. Elles sont parfois complétées par un traitement intraveineux.
Déchirure et décollement de la rétine
Aussi maîtrisée qu’elle soit, la chirurgie de la cataracte n’en reste pas moins un traitement invasif qui augmente le risque de décollement ou de déchirure de la rétine, y compris des années après l’intervention. L’une et l’autre de ces complications doivent être prises en charge le plus rapidement possible, un traitement au laser pouvant suffire dans le cas d’un décollement rétinien, la déchirure impliquant pour sa part une intervention chirurgicale. Au total, décollements et déchirures rétiniens n’excèdent pas 1% du nombre de patients opérés.
Opacification de la capsule postérieure
Il s’agit d’une complication bénigne de la chirurgie de la cataracte, survenant dans 30% des cas, qui peut être prise en charge par un léger traitement au laser de quelques minutes. Elle survient lorsque la partie postérieure de la capsule naturelle qui contient l’implant commence à se troubler, souvent parce que des cellules non retirées au cours de l’intervention y ont proliféré.
Déplacement de l’implant
Il peut arriver que l’implant mis en place bouge et que la correction apportée ne soit alors plus satisfaisante ou que le patient en voit en permanence le bord dans son champ de vision. Rare et sans gravité réelle, cette complication nécessite cependant d’être résolue au cours d’une seconde intervention.
Ptôsis
Le ptosis est une manifestation esthétique qui se caractérise par une paupière tombante. La chirurgie de la cataracte peut parfois en être à l’origine. Il s’agit dans la majeure partie des cas d’un désagrément temporaire, même si un acte de chirurgie esthétique peut s’avérer nécessaire chez certains patients.
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4 Commentaires
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Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie de la cataracte.
Bonjour,ma femme a été opérée de la cataracte de deux yeux,car elle avait commencement de la cataracte.Son œil droit avait pourtant rien.(elle avait 10 sûr 10)Après l opération on a constaté les objets microscopiques sous la prothèse.On avait tout les examens(même angiographie de l oeil)Des gouttes et des vitamines.4 mois après malheureusement les objets sont encore là.Elle a eu aussi 4 fois lasers.Ma question est est ce qu’on peut enlever cette prothèse et mettre une autre en nettoyant ces objets microscopiques.Je vous remercie pour votre réponse.
Bonjour, il est possible de faire des explantations et de modifier l’implant dans certaines indications rares, car ce geste présente des risques.
Il faut connaitre précisément l’origine et les conséquences de la gene de votre femme pour vous en dire plus.
Bonjour j ai eu une chirurgie de cataracte à l oeil droit il y a 2 1/2 mois .j ai toujours eu un peu de douleur occasionnelle depuis à cet oeil. Depuis 2 jours la douleurs est plus intense et présente et irradie sur une surface assez grande de mon visage à droite.
Dois je m inquiéter?
Merci de me répondre
Bonjour, il est fréquent d’avoir une gene à type de grains de sables ou de sensation douloureuse intermittente après une chirurgie oculaire, qui s’accompagne fréquemment de photosensibilité. Cette gêne est liée à la sécheresse oculaire post opératoire qui est progressivement résolutive. Pour accélérer la récupération un traitement lubrifiant peut vous être prescrit par votre ophtalmologiste. Dans tous les cas vous devez consulter votre ophtlamologiste pour vérifier qu’il n’y a pas d’autre anomalie associée.