Cataracte : implant à profondeur de champ étendue (EDOF)
Le remplacement du cristallin opaque par une lentille artificielle transparente est le seul traitement possible de la cataracte. La diversité des implants actuels permet la prise en charge de tous les défauts de vision (myopie, hypermétropie, astigmatisme et presbytie). Il en existe différents types au sein desquels les implants EDOF à profondeur de champ étendue permettent une excellente vision lointaine et intermédiaire.
En savoir plus sur la cataracte
Anatomie de l’oeil
La cataracte
Troubles de la vision associés
Implants à profondeur de champ étendue : principes et objectifs
L’hypermétropie, l’astigmatisme et la myopie sont généralement présents dès l’enfance. Ces troubles de la réfraction peuvent être dus soit à la taille de l’œil, qu’elle soit trop grande (myopie), trop petite (hypermétropie) ; ou dus à un défaut de courbure de la cornée, que cette lentille naturelle soit trop puissante (myopie), pas assez (hypermétropie) ou de forme ovoïde plutôt que sphérique (astigmatisme).
Plus tard dans la vie du patient viennent s’ajouter à ces défauts visuels d’autres affections, sous l’effet du vieillissement. Vers 45 ans, l’accommodation commence à se faire de moins en moins bien, ce qui affecte la vision proche. Il s’agit de la presbytie, due à la perte d’élasticité progressive du cristallin, lentille naturelle normalement en charge d’assurer la mise au point en se déformant selon la distance d’observation.
Puis, plus tard, des zones opaques se développent progressivement sur le cristallin : c’est le début de la cataracte. Ses premiers effets sont généralement ressentis vers 65 ans. La cataracte est une affection évolutive : le voile trouble au travers duquel le patient a l’impression de regarder s’intensifie au fil des années. Lorsque cela devient trop handicapant, la seule solution est chirurgicale. Elle consiste à extraire le cristallin et à le remplacer par une lentille artificielle.
Parfois, ce type d’intervention peut aussi être réalisé sur des patients non atteints de cataracte et l’on parle alors de « chirurgie sur cristallin clair ». Dans les deux cas, l’implant doit prendre en charge les défauts visuels du patient pour l’affranchir au maximum du port de verres correcteurs. Pour cela, une immense variété de lentilles artificielles ont été développées au fil des années. Elles peuvent être monofocales, ne corrigeant la vision qu’à une seule distance ou multifocales, apportant alors la correction nécessaire à la vision proche, lointaine et parfois intermédiaire.
Les implants multifocaux, plus chers, présentent sur le papier des avantages immenses. Mais ils ont aussi quelques inconvénients, notamment en termes de vision nocturne ou pour ce qui est de la sensibilité aux contrastes.
Ainsi, des implants dits « à profondeur de champ étendue » ou « EDOF » (« Extended Depth Of Focus ») ont été développés. Ils peuvent être assimilés à une solution intermédiaire entre les lentilles mono et multifocales, assurant une excellente vue lointaine et intermédiaire et ne présentant pas les inconvénients précédemment mentionnés des implants multifocaux.
A qui s’adresse la pose d’implants à profondeur de champ étendue ?
De façon générale, la pose d’implants en remplacement du cristallin s’adresse en premier lieu aux patients chez qui la cataracte est devenue trop handicapante. Parfois, elle est aussi recommandée en l’absence de cataracte, en cas de contre-indication à une intervention au laser ou si le défaut visuel à corriger (myopie, astigmatisme, hypermétropie) est trop prononcé pour ce type de traitements.
Plus spécifiquement, la pose d’implants EDOF est destinée aux patients qui veulent s’affranchir au maximum du port de verres correcteurs mais ne veulent pas ressentir les inconvénients possibles des implants multifocaux : perte de la sensibilité aux contrastes, halo lumineux lors de la conduite de nuit etc.
Avant la pose d’implants à profondeur de champ étendue
La période préopératoire est essentielle au succès de l’intervention à différents titres. Elle permet notamment de confirmer le diagnostic d’une cataracte, d’en préciser le caractère et d’éliminer la possibilité d’autres pathologies, notamment une déchirure de la rétine, un glaucome ou une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Par ailleurs, des tests biométriques sont réalisés pour définir le degré de correction exact que devra apporter l’implant introduit. Enfin, c’est au cours de cette phase primordiale que se fait le choix du type d’implant, en fonction des besoins du patient et de son style de vie.
Comment se déroule la pose d’implants à profondeur de champ étendue ?
La pose d’implants EDOF en pratique
La cataracte est en générale bilatérale mais les deux yeux ne peuvent pas être opérés le même jour. Il faut donc planifier deux opérations différentes, espacées d’au moins une semaine. Dans la mesure où cette intervention n’est quasiment jamais urgente, le choix des dates se fait en fonction des disponibilités du patient. La chirurgie de la cataracte est le plus souvent réalisée sous anesthésie locale, par instillation dans l’œil de gouttes d’oxybuprocaïne. Cette intervention courte (10 minutes environ) ne nécessite pas d’hospitalisation : le retour dans la journée du patient à son domicile est possible, accompagné par un membre de sa famille ou un proche.
Déroulement de la pose d’implants EDOF
La technique opératoire actuelle met en jeu la phaco-émulsification. Il s’agit de désagréger le cristallin sous l’effet des ultrasons émis par une minuscule sonde, avant de procéder à l’extraction de ses différents fragments. Cela permet de réduire considérablement la période de récupération post-opératoire car les incisions que le praticien doit réaliser dans la cornée pour se donner accès au cristallin sont de taille extrêmement réduite, inférieures à 3 millimètres.
La face avant de la capsule qui contient le cristallin est découpée et, après action des ultrasons et aspiration des débris cristallins, le praticien met en place l’implant EDOF. Il n’y a nul besoin de sutures : en fin d’intervention, après instillation de gouttes antibiotiques, seuls un pansement et une coque protectrice sont apposés sur l’œil opéré.
Suites et suivi post-opératoire de la pose d’implants à profondeur de champ étendue
- En fonction de l’activité professionnelle exercée, l’arrêt de travail prescrit varie de 3 à 15 jours,
- Le traitement prescrit pour 1 mois consiste en l’utilisation de gouttes anti-inflammatoires et antibiotiques,
- Une fois le pansement retiré, dès le lendemain de l’opération, la protection mécanique de l’œil doit être assurée la nuit pendant une semaine par une coque protectrice,
- Il est fortement recommandé de porter des lunettes dans la journée et il est impératif de ne pas se frotter l’œil. Il est sensible les premières 24 heures, période au cours de laquelle la vision est en général trouble et des éblouissements sont souvent observés,
- La récupération se fait ensuite progressivement en quelques jours,
- Hormis la pratique des activités trop exigeantes physiquement, à proscrire pendant environ 1 mois, le retour à une vie quotidienne normale se fait en général de manière très rapide,
Les consignes post-opératoires dictées par le praticien doivent être respectées à la lettre. Il est notamment primordial d’éviter de mettre la tête sous l’eau ou d’en introduire dans l’œil au cours de la toilette.
Résultat
Les implants EDOF donnent entière satisfaction à une majorité de patients. Ils permettent de se passer presque totalement de lunettes, si ce n’est pour la lecture prolongée de petits caractères. Dans ce cas, le port de loupes de faible puissance est en général suffisant pour assurer le confort nécessaire.
Risques et complications de la pose d’implants à profondeur de champ étendue
La communauté médicale dispose d’une immense expérience sur la chirurgie de la cataracte. Il s’agit d’une intervention maîtrisée pour laquelle le taux de complications n’excède pas 1,5%. Néanmoins, comme pour tout acte chirurgical, elles restent en théorie possibles, de manière peropératoire (hémorragie, rupture de la capsule cristalline…) ou post-opératoire (œdème maculaire, infections, déchirure ou décollement de la rétine…).
Prendre rendez-vous avec le Dr Rambaud
Poser une question au Docteur Rambaud
3 Commentaires
Soumettre un commentaire Annuler la réponse
Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie de la cataracte.
Bonjour.
Je voudrais savoir si l’implantation de l’implant EDOF est pris en charge par la sécurité sociale et que dois-je payé hors secu pour mes deux implant.
Je vous remercie.
Cordialement
Bonjour,
Les implants EDOF présentent un surcout (au bénéfice du laboratoire), variable en fonction des laboratoires (entre quelques dizaines d’euros et jusqu’à 600 euros)
Bonjour.
Je voudrais faire les opérations de cataracte avec les implants EDOF sur les 2 yeux.
Quel le coût total approximatif de ces 2 operations ? Et éventuellement le montant de prise en charge de la sécurité sociale ?
Remarque : je n’ai pas de couverture par une mutuelle.
Et ce que je pourrai la faire avant debut fevrier?
Cordialement
Cordialement