L’expression « cataracte secondaire » est un abus de langage et, scientifiquement, il est plus juste de parler d’Opacification Capsulaire Postérieure (OPC). Elle est susceptible de se développer chez certains sujets ayant été opérés d’une cataracte au sens strict du terme et correspond à la multiplication de cellules sur la face postérieure du sac cristallin. C’est sur cette structure biologique que repose l’implant initialement mis en place. La probabilité d’apparition de l’OPC augmente au fil du temps et divers facteurs favorisants de cette affection bénigne sont aujourd’hui identifiés.
Apparition de la cataracte secondaire : les statistiques
Les études sur le délai d’apparition de la cataracte secondaire sont nombreuses et les pourcentages donnés plus bas ne peuvent pas être considérés comme des valeurs absolues. Néanmoins, il est raisonnable d’estimer que chez 5 à 10% des patients traités pour une cataracte « vraie », une Opacification Capsulaire Postérieure (OPC) se développe dans les 6 premiers mois post-opératoires (Posterior capsule opacification: a review of the aetiology, pathophysiology and treatment, Medicina, Awasthi N. et al., 2009).
Ensuite, au fil du temps, la probabilité d’être atteint d’une OPC augmente progressivement. Elle est de l’ordre de 10 à 20% entre 6 mois et 1 an (Posterior capsule opacification, Progress in Retinal and Eye Research, Wormstone IM et al., 2009) et de 20 à 30% dans les 3 ans qui suivent l’opération (A lens-capsule adhesion strategy to prevent posterior capsular opacification, Archives of Ophthalmology, Schaumberg DA et al., 1998).
Enfin, à 5 ans du traitement chirurgical de la cataracte, ce sont environ 30 à 50% des individus opérés qui développent une cataracte secondaire (Comparing the long-term posterior capsule opacification rate between hydrophobic and hydrophilic acrylic intraocular lenses, Journal of Cataract and Refractive Surgery, Findl O. et al., 2010).
Les facteurs qui favorisent l’apparition de l’OPC
Certains facteurs favorisants de l’OPC sont aujourd’hui identifiés. Ils peuvent être propres au patient lui-même et incluent alors l’âge (les individus opérés jeunes de la cataracte sont statistiquement plus touchés), le diabète, les uvéites ou les inflammations intraoculaires chroniques, la myopie forte ainsi que les antécédents de chirurgie oculaire ou de traumatismes.
Des éléments liés à la chirurgie de la cataracte interviennent aussi. Ainsi, avant de mettre en place l’implant qui remplace le cristallin opacifié, le praticien doit procéder au « nettoyage » minutieux de la capsule biologique qui le contenait. Il est facile de comprendre que si celui-ci est imparfait, la prolifération cellulaire ultérieure qui correspond à l’OPC s’en trouve facilitée.
Enfin, d’après certaines études, le matériau de l’implant mis en place semble aussi jouer un rôle : ceux en acrylique hydrophobe seraient moins associés à l’OCP que ceux en silicone ou de nature hydrophile.