Le principe est justement que le patient n’est généralement pas « endormi » au cours de la chirurgie de la cataracte. L’anesthésie est le plus souvent locale et assurée par l’instillation de gouttes spécifiques. Ce protocole est parfois accompagné d’une légère sédation et les anesthésies générales restent rares, réservées à des cas bien particuliers.
Quel est le produit le plus courant pour anesthésier l’œil au cours d’une opération de la cataracte ?
En France, l’anesthésique topique, c’est-à-dire local, le plus couramment utilisé pour une opération de la cataracte est l’oxybuprocaïne. Cette molécule agit en bloquant la transmission de l’influx nerveux et permet de supprimer la sensation de douleur au niveau de la cornée et de la conjonctive.
Pratiquement, l’administration se fait sous formes de gouttes ophtalmiques directement instillées dans l’œil quelques minutes avant l’intervention, ce qui suffit puisque l’action de ce produit se fait en moins d’une minute. Si nécessaire, en fonction de la sensibilité du patient et de la durée de l’acte, ce geste peut être renouvelé au cours de la chirurgie. Cela n’est pas systématique, puisque celle-ci dure généralement une vingtaine de minute, ce qui correspond environ à la durée de l’effet des gouttes introduites.
Ce protocole est reconnu pour son efficacité, sa tolérance et son faible impact systémique, ce qui représente un intérêt certain, notamment chez les personnes âgées qui constituent la majorité des candidats au traitement de la cataracte.
Autres modes d’anesthésie locale et sédation
Il peut parfois arriver, rarement, que l’anesthésie ait lieu par injection en périphérie du globe oculaire. Ce procédé peut notamment s’avérer nécessaire en cas de chirurgie longue, cette extension de la durée moyenne étant prévue d’avance par le praticien.
De même, ce mode d’anesthésie peut être recommandé chez certains patients peu coopérants, comme les sujets âgés désorientés, ou en cas de tremblements excessifs, par exemple dans le cas de la maladie de Parkinson. Par ailleurs, le choix d’une anesthésie par injection peut parfois être fait au cours de l’intervention, en cas d’hypersensibilité cornéenne ou si le collyre ne suffit pas à éliminer la douleur.
Certains praticiens utilisent aussi cette voie d’anesthésie pour les patients très anxieux. Cependant, dans leur cas, il est bien plus fréquent de procéder à une légère sédation (par voie orale ou intraveineuse) en complément de l’instillation de gouttes d’oxybuprocaïne. Le but est alors de détendre le sujet tout en le gardant conscient et capable de coopérer.
Dans quels cas faut-il une anesthésie générale ?
Ces cas ont été clairement listés dans un communiqué de la Haute Autorité de Santé (HAS) en 2020. Ils incluent notamment les enfants, des maladies neurodégénératives, la schizophrénie, la bronchopneumopathie ou l’incapacité à coopérer pour cause de surdité. La HAS recommande aussi de procéder à une anesthésie générale en cas de monophtalmie (vision d’un seul œil), d’allergie aux anesthésiques locaux ou d’impossibilité à rester allongé sur le dos durant l’intervention.