La cataracte est une affection évolutive qui ne régresse jamais spontanément et dont le seul traitement est chirurgical lorsqu’elle devient trop handicapante au quotidien. En l’absence de prise en charge peuvent se produire des complications graves et, aux stades ultimes, une perte complète de la vision.
Cataracte non prise en charge : les risques
La cataracte non traitée est la première cause de cécité à travers le monde. En France, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et le glaucome, elle représente la troisième cause de perte totale de la vision.
Outre la cécité, une cataracte non traitée peut être à l’origine de complications graves. En premier lieu, l’augmentation de volume du cristallin sous l’effet de sa rigidification peut provoquer l’apparition d’un glaucome, lésion progressive des terminaisons nerveuses liant le nerf optique à la rétine et due à une pression intra-oculaire trop élevée. Cette augmentation de pression peut aussi trouver son origine dans un encombrement du trabéculum. Il s’agit du filtre fibreux naturel par lequel est normalement éliminée l’humeur vitrée mais qui peut s’obstruer par accumulation de protéines en provenance du cristallin. Ce phénomène est aussi susceptible de déclencher une inflammation des structures internes de l’œil ou « uvéite ».
Enfin, si la cataracte reste non traitée trop longtemps, il est possible que le volume du cristallin devienne trop important pour adopter le mode de prise en charge chirurgicale classique. Il consiste à minimiser la taille des incisions nécessaires en désagrégeant le cristallin aux ultrasons avant d’en extraire les fragments. Mais, dans le cas d’un cristallin trop volumineux, la dose d’ultrasons à délivrer devient trop importante et risque d’endommager les structures oculaires. Le cristallin doit alors être extrait intègre, sans fragmentation préalable, et c’est une méthode opératoire particulière dite SICS (Small Incision Cataract Surgery) qui doit être pratiquée.
Ces différents risques en l’absence de traitement doivent être comparés à ceux, minimes, de l’intervention chirurgicale qui permet de prendre en charge la cataracte.
Quand se faire opérer ?
Dès les premiers symptômes, il est vivement conseillé de consulter un ophtalmologue. Lui seul, après analyses, peut confirmer le diagnostic et éliminer l’hypothèse de pathologies plus graves comme un glaucome ou une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Cette première consultation permet aussi de préciser la nature de l’affection, notamment en en quantifiant le degré d’avancement et en localisant les zones d’opacité.
En l’absence de risques de complications, glaucome notamment, la décision d’opérer n’est pas systématique, mais un suivi régulier doit absolument être mis en place. C’est principalement quand la gêne occasionnée devient trop handicapante au quotidien que l’intervention est recommandée. Et, en la matière, il n’y a pas de règle absolue : c’est surtout le mode de vie du patient qui détermine le choix à faire. Ainsi, une cataracte modérée chez une personne encore très active peut avoir des répercussions pratiques plus importantes qu’une cataracte relativement avancée chez un individu plus âgé ou plus sédentaire.