La cataracte est une affection la plupart du temps bilatérale, qui touche les deux yeux en même temps. La tendance actuelle est alors de planifier deux interventions différentes, espacées d’au moins une semaine. Cette stratégie est notamment guidée par le souci d’une convalescence plus confortable et n’engendre pas de surcoût pour le patient.
En quoi consiste l’opération de la cataracte ?
Le plus souvent sous l’effet du vieillissement, le cristallin peut s’opacifier de façon progressive, empêchant de plus en plus les rayons lumineux de traverser l’œil pour atteindre la rétine. Cette affection, appelée « cataracte », entraîne une chute progressive de l’acuité visuelle, la plupart du temps à partir de 65 ans. Les sujets touchés distinguent moins bien les couleurs et les contrastes, sont victimes d’éblouissements et ont l’impression de plus en plus marquée de regarder au travers d’un voile.
A terme, le seul traitement de la cataracte est chirurgical.
L’intervention se déroule sous anesthésie locale, la plupart du temps par instillation dans l’œil de gouttes spécifiques. Plus rarement, des injections locales sont réalisées. Les anesthésies générales sont rarissimes, réservées aux patients peu coopérants comme les enfants.
Une fois l’anesthésie effective, le chirurgien réalise dans la cornée deux incisions de quelques millimètres. Elles lui donnent accès au cristallin, qui est contenu dans une capsule (« sac cristallin »). La face avant de celle-ci est découpée puis retirée, avant d’utiliser une sonde à ultrasons pour fragmenter le cristallin puis en extraire les débris.
Enfin, un implant intraoculaire est mis en place dans la partie conservée de la capsule, en remplacement du cristallin opacifié. Cette lentille artificielle redonne à l’œil la transparence nécessaire et permet par ailleurs, selon ses caractéristiques optiques, de corriger une éventuelle amétropie (myopie, astigmatisme, hypermétropie), associée ou non à de la presbytie.
Les deux yeux sont-ils opérés en même temps ?
Dans 95% des cas, la cataracte est due à l’âge et touche les deux yeux de façon simultanée. On parle de cataracte bilatérale. Il est alors d’usage de ne pas traiter les deux yeux au cours du même temps opératoire mais de prévoir deux interventions espacées au moins d’une semaine. Ce mode de traitement est aussi appelé « chirurgie de la cataracte bilatérale séquentielle différée » (CCBSD) par opposition à la « chirurgie de la cataracte bilatérale immédiatement séquentielle » (CCBIS) où les deux yeux sont opérés le même jour.
Les raisons de ce décalage dans le temps sont nombreuses. En premier lieu, le traitement de la cataracte n’est que rarement urgent. Par ailleurs, l’œil opéré nécessite quelques jours de récupération, pendant lesquels la vision est trouble. Les patients ont aussi souvent de légères sensations de brûlure et un larmoiement temporaire peut parfois faire son apparition. Ainsi, pour un plus grand confort, la pratique de la CCBSD est préférable à celle de la CCBIS. De plus, même si le traitement chirurgical de la cataracte est sûr et efficace, des complications sont en théorie possibles, leur occurrence, rare, dépendant en partie du patient et de ses caractéristiques. Il est donc plus sûr de s’assurer qu’aucun incident ne se soit produit sur le premier œil avant d’envisager la deuxième intervention.
A ces différents arguments en faveur d’une chirurgie différée vient s’ajouter le fait que, hors coût de l’implant s’il n’est pas monofocal et utilisation éventuelle d’un laser, le montant de l’intervention proprement dite est totalement pris en charge par l’Assurance Maladie. La pratique d’une CCBSD n’engendre donc pas de surcoût significatif à la charge du patient.