L’âge n’est pas l’unique cause d’apparition de la cataracte. Celle-ci peut en effet parfois se déclencher chez des sujets jeunes atteints de diabète. Dans ces cas de « cataracte diabétique », les risques de complications post-opératoires sont plus importants que chez les autres sujets et le bilan préopératoire doit être renforcé.
Quel est le lien entre cataracte et diabète ?
Le cristallin est normalement parfaitement transparent, ce qui permet aux rayons lumineux de le traverser jusqu’à la rétine. Cependant, majoritairement à cause du vieillissement, des « corps amyloïdes » se forment à la surface du cristallin. Il s’agit de zones d’opacité, qui trouvent leur origine dans un réagencement des molécules protéiques qui composent cette lentille naturelle. Leur apparition, dont les premiers effets se font ressentir vers 65 ans, puis leur progression, viennent peu à peu troubler la vue des sujets atteints. Ils ont l’impression grandissante de regarder au travers d’un voile trouble, distinguent moins bien les contrastes, les couleurs, leur acuité visuelle diminue et ils sont souvent victimes d’éblouissements, notamment la nuit, quand ils sont exposés à des lumières vives comme des phares de voiture.
C’est la cataracte, affection susceptible de se développer plus tôt que la moyenne chez les sujets diabétiques. En effet, le diabète est une maladie chronique qui correspond à des troubles de la régulation de la concentration en sucre (« glycémie ») dans le sang. Or, l’hyperglycémie qu’engendre cette pathologie est néfaste pour les protéines constitutives du cristallin qui finissent par s’altérer et former des corps amyloïdes. On parle alors de « cataracte diabétique ».
Cataracte et diabète : que faire ?
Lorsque la cataracte devient trop handicapante, son seul traitement est chirurgical. Le mode opératoire est le même, qu’il s’agisse de cataracte « sénile » ou de cataracte diabétique.
Néanmoins, les complications de cet acte chirurgical, normalement rarissimes, présentent chez les patients diabétiques un taux d’occurrence plus élevé, notamment les infections post-opératoires.
Par ailleurs, le diabète peut avoir déclencher, avant l’intervention, des dommages qui doivent être détectés et traités avant d’envisager d’extraire et de remplacer le cristallin pour soigner la cataracte. Il peut notamment s’agir de rétinopathie diabétique, altération des vaisseaux sanguins de la rétine, ou de glaucome, lésion des fibres nerveuses liant le nerf optique à la rétine, par augmentation de la pression intra-oculaire.
De même, le diabète peut favoriser la formation d’un œdème au niveau de la macula, zone rétinienne centrale.
Ainsi, pour minimiser le risque de complications post-opératoires chez les patients diabétiques, le bilan qui précède l’intervention doit être renforcé. Il s’agit en premier lieu de s’assurer que le diabète du sujet est stabilisé, bien maîtrisé par le traitement suivi, faute de quoi l’opération est fortement déconseillée. Par ailleurs, les signes de rétinopathie diabétique doivent être recherchés de façon stricte au cours du fond d’œil classiquement réalisé avant traitement chirurgical de la cataracte. Le cas échéant, il peut s’avérer nécessaire de procéder à un traitement laser de la rétine, en amont de la chirurgie de remplacement du cristallin. De même, si la tomographie à cohérence optique (OCT) réalisée met en évidence des signes d’œdème maculaire, des injections intra-vitréennes préalables au traitement de la cataracte sont nécessaires dans la plupart des cas.