Lorsque, pour traiter la cataracte, le cristallin est remplacé par un implant multifocal, l’intervention poursuit un double objectif : rendre à l’œil sa transparence et corriger les autres défauts de vision du patient, pour assurer une vision de qualité quelle que soit la distance d’observation. Les résultats obtenus sont généralement remarquables mais une phase de « neuro-adaptation » est nécessaire avant de profiter pleinement de ce nouveau système de vision.
Cataracte : remplacement du cristallin par un implant multifocal
L’intervention commence par l’administration de gouttes anesthésiantes dans l’œil et l’incision de la cornée. Ensuite, le chirurgien fragmente le cristallin à l’aide d’une minuscule sonde à ultrasons. Les fragments obtenus sont alors extraits et une lentille artificielle est insérée dans l’œil, reposant sur la partie postérieure de la capsule qui contenait le cristallin naturel.
Bien entendu, le premier objectif est de soigner la cataracte et de rendre l’œil de nouveau transparent. Mais, la lentille introduite sert aussi à apporter la correction optique aux défauts de vision du sujet : myopie, hypermétropie, astigmatisme ou presbytie. A cette fin, il existe différents types d’implants. Les monofocaux ne corrigent la vision qu’à une seule distance, proche pour corriger la vue des hypermétropes ou lointaine si le patient est myope. On parle d’implant multifocal quand la lentille permet de corriger la vision de près et de loin (implants bifocaux), parfois même aussi la vision intermédiaire (implants trifocaux).
Quel résultat et en combien de temps ?
La cataracte est généralement une affection bilatérale. Néanmoins, par souci de confort et de sécurité, les deux yeux ne sont presque jamais opérés le même jour. Le traitement se fait au cours de deux interventions généralement espacées d’une semaine. Au cours de cette période intermédiaire, avec un œil opéré, muni d’un implant, et l’autre pas, la vision du patient est forcément altérée.
Une fois la seconde intervention effectuée, la récupération visuelle se fait graduellement. D’après certaines études, environ 95% des patients opérés peuvent ensuite se passer définitivement de verres correcteurs. Toutefois, avant d’atteindre ce niveau de confort, le patient équipé d’implants multifocaux va nécessairement passer par une phase d’apprentissage.
En effet, d’une certaine manière, ces lentilles artificielles « séparent » la lumière. Ainsi, par exemple, dans le cas d’un implant bifocal, une partie de la lumière est utilisée pour voir de près et l’autre pour voir de loin. Irrémédiablement, différentes images se forment alors simultanément sur la rétine et elles sont automatiquement transmises au cerveau. C’est lui qui va devoir apprendre à faire le tri, en fonction des circonstances et des besoins (observation proche ou lointaine), pour ne prendre en compte que les informations visuelles nécessaires à un instant donné. La durée de cette inévitable « neuro-adaptation » varie de quelques jours à quelques semaines selon les sujets.